20 March 2020
Unilabs mobilisera un millier de tests du Covid-19 par jour
Tribune de Genève - 20.03.2020
Face à la pandémie La direction des labos gère chaque jour «la pénurie» d’ingrédients de dépistage et prépare une «collecte directe» des échantillons.
Par Pierre-Alexandre Sallier
Alors que l’épidémie de coronavirus continue sa rapide propagation en Suisse – 4840 cas positifs étaient recensés vendredi – les laboratoires d’analyse privés sont, eux aussi, lancés dans une course contre la montre afin de dépister les porteurs du coronavirus SARS-CoV-2. «Testez les gens, testez, testez!» exhorte le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, alors que la campagne de dépistage massive de la Corée – plus de 300 000 examens pour 8600 cas de coronavirus confirmés – est donnée en exemple.
Unilabs, a procédé à 3500 tests depuis deux semaines, explique Alessandre Keller, responsable du groupe en Suisse. Sur l’ensemble du pays, environ 2000 diagnostics quotidiens du coronavirus étaient réalisés la semaine dernière, une bonne partie par Unilabs. À l’échelle nationale, 40 000 tests ont été réalisés dans le sillage de ceux initiés par l’Hôpital cantonal genevois (HUG), avant que les autorités ne permettent aux labos privés de venir à la rescousse.
Pénurie de réactifs
«Nous sommes passés de 200-300 tests quotidiens la première semaine à 800 actuellement et espérons atteindre le cap du millier de dépistages la semaine prochaine… à condition de disposer des ingrédients nécessaires», relate le directeur général de Unilabs. La pénurie touche en premier lieu les réactifs qui permettent la détection de l’ARN du virus dans les machines de diagnostic de Roche, Qiagen ou Siemens. «Sur le centre de Lausanne, on bénéficiera d’ici peu de résultats plus rapides»
Selon Christian Rebhan, directeur médical du groupe, la pénurie va bien au-delà des réactifs, les fournisseurs «ne livrant désormais plus qu’une fraction des quantités commandées». Elle touche aussi bien les kits de purification que certaines éprouvettes en plastique ou les accessoires de prélèvement, dont les retards de livraisons sont «très importants». Ainsi face au manque de longs écouvillons destinés aux frottis, le groupe genevois explique avoir «développé son propre protocole de prélèvement, qui devrait être utilisé la semaine prochaine.»
Quatre heures par test
Même automatisé, le test des échantillons en labo «prend entre quatre et six heures et nous investissons actuellement dans des mises à jour des machines les plus modernes», décrit Christian Rebhan. «Sur le centre de Lausanne, on bénéficiera d’ici peu d’équipements supplémentaires fournissant un résultat plus
rapide» promet ce dernier.
Dans cette course au dépistage, le groupe d’analyse médical, qui travaille directement avec les centres hospitaliers et les médecins, est en train de planifier la mise en place d’une collecte directe auprès des patients à risque «pour essayer de contribuer à soulager le système de santé», explique le responsable d'Unilabs en Suisse. A ce niveau également, tout dépendra de la disponibilité des ingrédients nécessaires aux tests et de «la capacité à couvrir les besoins urgents actuels.»
Les tests actuels de dépistage, destinés à identifier les personnes malades, ne suffiront pas. Le groupe Unilabs étudie la mise en place d'examens de sérologie qui, sur la base des anticorps développés par les personnes testées, permettront d'identifier ceux qui ont été contaminés – même sans avoir montré de symptômes aigus – et se sont probablement auto-immunisés. Et qui pourront donc éventuellement être dispensé de confinement.
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